Accompagnement à la naissance

En partant du constat que la grossesse, l’accouchement et l’allaitement sont des phénomènes naturels de la vie humaine, Allaitement-Soleil souhaite outiller les futurs parents afin de favoriser leur prise en charge personnelle à travers ces différents processus.

Nous croyons fermement aux effets positifs d’une approche familiale basée sur l’implication et le support du partenaire et des autres membres de la famille immédiate ou élargie. Par ce service, nous voulons outiller le partenaire afin qu’il puisse optimiser sa présence auprès de la personne enceinte tout au long de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement.

L’accompagnante est au service du couple afin qu’ils vivent leur propre expériences selon leur désir en respectant leur choix. Elle rencontre la famille  généralement 3 fois en prénatal, elle est présente à l’accouchement et fait 2 visites postnatales.

Le service d’accompagnante à la naissance est offert chez Allaitement-Soleil. contactez- nous pour plus de détails.

Buts du service

Rôle de l’accompagnante à la naissance

En prénatal

L’accompagnante outille et informe la femme ou le couple, selon leurs besoins, pour qu’ils puissent prendre des décisions éclairées face à la grossesse, au travail et à l’accouchement, ainsi que pour l’allaitement. Elle les aide à élaborer, au besoin, un plan de naissance ou un autre outil de réflexion et à évaluer leurs choix tout en appuyant leurs décisions sans jamais porter de jugement.


Durant le travail à la maison

Les femmes ayant une grossesse normale peuvent envisager un début de travail à la maison à l’unique condition que celui-ci se déroule sans problème apparent. L’accompagnante apporte un soutien psychologique et moral à la femme ou au couple. Son rôle peut être de rassurer la femme sur ses capacités, de rassurer un partenaire démuni face à la douleur de sa conjointe, d’aider à affronter la peur de l’accouchement, de briser l’isolement, etc.


Pendant le travail et l’accouchement au lieu de naissance

Selon les volontés de la femme ou du couple, l’accompagnante est disponible pour toute la durée du travail et de l’accouchement et demeure fidèle dans son engagement envers eux. Par ses qualités et ses aptitudes, l’accompagnante tend à créer un climat d’intimité, de détente et de confiance. Elle aide le conjoint à optimiser sa présence et elle valorise son attitude aidante. Elle aide la femme ou le couple à s’adapter aux nouvelles situations et elle peut les rassurer objectivement quant au déroulement normal du travail et de l’accouchement.

L’accompagnante supporte et encourage la femme quant à sa capacité d’accoucher et lui suggère différents moyens pour mieux apprivoiser sa douleur et faciliter la détente et le travail. De plus, elle facilite et respecte la communication entre la femme ou le couple et l’équipe soignante du lieu d’accouchement. L’accompagnante est à l’aise dans son rôle et respecte celui des membres de l’équipe soignante.


En post-partum immédiat

Conformément à la 4e condition de l’Initiative des amis des bébés : « Aider les mères à commencer d’allaiter leur enfant dans la demi-heure suivant la naissance », l’accompagnante favorise un climat d’intimité et de confiance autour de la famille, facilitant ainsi l’atteinte de cet objectif. Elle contribuera à créer des conditions propices à l’attachement et à la tétée précoce, valorise l’expérience vécue, se préoccupe du confort de la famille. D’un commun accord, l’accompagnante quitte lorsque la femme ou le couple se sent à l’aise face à la situation présente.


En postnatal

Durant la période postnatale, lors du retour à domicile, l’accompagnante à la naissance soutient la femme ou le couple pour les débuts de l’allaitement et la transition vers leur nouveau rôle parental. Elle leur fournit des informations adaptées à leurs besoins, concernant les soins au nouveau-né et les ressources communautaires.

Témoignage d’une accompagnante à la naissance

Voici le témoignage d’une accompagnante à la naissance. Nous espérons qu’il saura vous éclairer sur son rôle et l’importance de sa présence pour les parents.


Adèlie ou un 44e pas comme les autres

Voici, ma belle Adèlie, le récit de ta naissance…

J’ai connu ta maman il y a déjà 3 ou 4 ans. Elle commençait sa carrière d’enseignante en anglais dans certaines des écoles les plus défavorisées et difficiles de la région. On m’avait demandé d’aller lui donner un coup de main, mais même moi j’en restais la plupart du temps bouche bée devant une tâche si lourde. Ton frère était encore tout petit à l’époque et ta maman devait faire preuve de beaucoup de courage pour se lever chaque matin et aller affronter ses journées.

Au fil des rencontres, nous allions souvent dîner ensemble. On parlait surtout de pédagogie au début, mais tranquillement la plupart de nos conversations se sont plutôt concentrées sur les bébés et la naissance. J’avais de plus en plus l’impression que ta maman appréciait ces moments passés à écouter mes nombreuses histoires d’accompagnements et mes réflexions sur l’accouchement en milieu hospitalier. Elle me disait déjà qu’elle aimerait bien vivre un accouchement différent lors de sa prochaine grossesse et peut-être même avoir une accompagnante! (Ah! Qui donc?)

Nous avons toujours gardé contact autant pour parler d’école que de bébés. Nous aimions beaucoup s’échapper pour aller dîner ensemble de temps en temps. Un beau jour, ça y est, ta maman m’annonce qu’elle est enceinte de toi. Wow! Un beau cadeau, un autre petit bébé qui s’en vient. Je pense bien que ta mère avait décidé déjà que je ferais partie de ton histoire pour toujours, restait seulement à en parler à ton père.

Nous nous sommes rencontrés tous les trois un bon soir. J’ai pris le temps de jouer un peu avec Mathéo avant son dodo et ensuite, on s’est assis pour jaser ensemble. J’avais l’impression de devoir convaincre ton papa de l’utilité d’avoir une accompagnante, alors j’essayais de lui dépeindre le mieux possible mon rôle. Je ne sais pas s’il était, dans le fond, déjà convaincu ou si je l’ai rapidement gagné à ma cause, mais toujours est-il qu’il a presque dû me supplier d’arrêter le flot d’arguments en faveur de l’accompagnement. Je me suis tout de suite sentie bien avec ta famille. C’était facile, simple et chaleureux. Je n’étais jamais pressée de partir, on jasait de tout et de rien comme si on se connaissait depuis toujours.

On s’est rencontrés par la suite quelques fois pour discuter de ta naissance. Ta maman avait son plan bien en tête et n’aimait pas tellement qu’on parle de complications ou d’interventions. Je pense qu’elle savait déjà que tout ça était inutile. Peut-être le savais-tu toi aussi, tu devais bien rire, hein?

Nous avons aussi fait quelques activités en famille avec ton frère et mes trois grandes filles. Tu dois savoir qu’avant que tu sois là, elles étaient ses « petites filles à lui ». Ce fut un coup de foudre réciproque. Mes filles adoraient Mathéo et il leur rendait bien la pareille. On s’est même fait un déjeuner aux crêpes (minces parce que ton père est français) et un souper sur le BBQ en attendant ton arrivée.

Ta maman était partagée entre le fait de profiter des derniers beaux jours de l’été (qu’on n’a jamais finalement eu) et l’envie folle de te voir enfin la binette. Tout le monde savait déjà que tu étais une petite fille et très bientôt, tu es devenue Adèlie.

Dans les deux dernières semaines de la grossesse, ta mère et moi se parlions au moins deux ou trois fois par jour. Parfois au téléphone, mais le plus souvent sur Internet. Ça me rassurait beaucoup de pouvoir prendre de tes nouvelles si souvent. On avait développé une telle complicité qu’on arrivait souvent en ligne en même temps, même la nuit! Plus le temps passait, plus nous savions que ton arrivée approchait. Tu te faisais bien attendre au grand désespoir de ta maman qui n’en pouvait plus de pouvoir te connaître et malgré tous ses efforts, le seuil psychologique du quarante semaine fut franchi.

C’était très important pour ta maman de te permettre d’arriver quand tu serais vraiment prête. Pas question de se faire provoquer, tu allais choisir ton heure et ton moment. Le 27 août, à quarante semaines et quatre jours, rendez-vous chez le médecin. Ton arrivée sera sans doute pour bientôt puisque son col est dilaté à 4 cm et effacé à 80%. Tu es très basse et très bien placée, si bien qu’on aurait presque dit que tu cognais à la porte! Ta maman est contente et encouragée. Elle a réussi à acheter du temps, pas question de parler d’induction avant la semaine prochaine. J’ai l’impression que l’absence de pression t’a ouvert tout grand le chemin puisque tu as choisi cette journée-là pour naître.

Je rencontrais ce soir-là un autre couple que j’accompagnais. Même de chez-eux, je pensais à toi et à ta maman. Je ne pouvais pas rester très longtemps sans nouvelles. Vous étiez toujours dans mes pensées. J’ai essayé de me connecter de chez Cindy et Pier-Luc, mais ta maman n’était pas en ligne… Étrange, puisqu’elle y était souvent à cette heure-là d’habitude. Je suis donc revenue chez moi tranquille en me disant qu’il ne se passait sûrement pas grand chose.

À mon arrivée à la maison vers 22 h 00, j’étais à nouveau très surprise de ne pas la trouver en ligne. Il n’était pas question que j’aille me coucher sans avoir des nouvelles, alors j’ai attendu patiemment près de l’ordinateur. Tout à coup, vers 22 h 30, le petit son caractéristique d’une connexion se fait entendre. C’est ta mère! Elle était allée prendre une marche dans le quartier et, oh! surprise, les contractions sont bien là depuis 22 h 00. Elle me dit qu’elles sont fortes, je sais à ce moment-là que c’est du sérieux, tu vas naître ce soir. Pourtant, lorsque je parle à ta maman, elle ne semble pas penser que la naissance sera imminente puisqu’elle me demande d’aller les rejoindre à Grand-Mère. Elle me dit qu’elle n’est pas prête à se rendre à l’hôpital. Je l’aide à respirer une bonne contraction au téléphone. Ça aura été mon seul apport en tant qu’accompagnante pendant ta naissance, le reste appartient à l’histoire.

Vers 22 h 45, toute fébrile, j’embarque dans ma voiture en direction de Grand-Mère. Je suis toujours un peu nerveuse, je n’aime pas être loin et ne pouvoir rien faire. J’ai tellement hâte de te rencontrer enfin. Je m’amuse même à prendre des photos de l’horloge de la voiture : il est 22 h 49. Au moment où j’allais prendre l’autoroute, mon cellulaire sonne, c’est ton papa. Il me dit que les contractions sont trop rapprochées et trop fortes. Changement de plan, on se rejoindra à St-Étienne. Je lui dis que je l’attendrai sur le bord de la route, mais je crois qu’il ne m’écoutait même pas, il était un peu dépassé par les évènements. 22 h 51, je m’amuse à calculer les minutes en regardant les voitures défiler à côté de moi sur l’autoroute. Le temps passe et je deviens inquiète qu’on n’arrive pas à se rejoindre. Et si on s’était mal compris? Vers 23 h 10 le cellulaire sonne de nouveau. Ça y est, vous êtes presqu’à St-Étienne. Je suis rassurée, on va se retrouver. Je sens bien un peu de panique dans la voix de ton père quand il m’annonce que ta mère vient de crever ses eaux. Tu as décidé d’amorcer ton grand plongeon!

Je sens que ta mère va vouloir faire le reste de la route avec moi. Les mamans sont souvent rassurées d’être en auto avec moi pour respirer les contractions alors je prévois le coup et je mets un sac de couchage sur le siège avant de ma voiture. Je vois enfin la voiture arriver. Ta mère débarque et marche les jambes un peu écartées. Les contractions sont très rapprochées. Elle en passe une ou deux près de la voiture, mais c’est tellement fort que je n’arrive même pas à l’aider convenablement. Elle veut embarquer avec moi, alors sans trop perdre de temps, on s’installe et on prend la route.

À la sortie St-Thomas-de-Caxton, une bonne contraction se pointe et ta maman m’annonce que ça pousse déjà. Je fais un peu de déni en me disant qu’on va avoir le temps, que ça ne peut pas arriver si vite, tout est un peu irréel à ce moment-là. J’essaie tant bien que mal de l’aider à respirer pour ne pas qu’elle pousse, mais tu en as bien décidé autrement, c’est impossible de retenir cette envie. J’accélère et je signale à ton papa d’en faire de même. Je le dépasse même pour lui faire comprendre que le temps presse. Je le sens…

À chaque contraction, tu descends un peu plus et je dois me rendre à l’évidence, tu as choisi ton moment et tu n’entends pas attendre ni l’hôpital ni les médecins. J’entends à présent la voix d’Huguette, la sage-femme qui m’a donné ma formation d’accompagnante. Je me rappelle ce que je dois faire. Je dois tout faire pour que tu naisses en sécurité. À l’aide de mon cellulaire, je compose le 911 et j’avise la répartitrice que j’ai quelqu’un qui va, de toute évidence, accoucher dans ma voiture. Elle est très calme et sa voix me rassure. Elle me demande si j’ai besoin d’une ambulance ou d’une escorte policière. Je n’en sais rien. J’essaie de penser à toute vitesse, de calculer la distance de l’hôpital. Ta maman continue de me dire que tu vas naître. À ce moment-là, je crois qu’on le sait toutes les deux. La dame me demande si on voit ta tête. Comment je pourrais le savoir : je roule à 160 km/h tout en parlant au téléphone dans le noir. C’est plutôt délicat de me pencher pour regarder pendant ce temps-là! Elle me signale qu’elle m’envoie une ambulance.

À chaque contraction, tu t’approches un peu plus. Je me demande tout le temps si je dois m’arrêter ou faire un autre bout. Je me dis que tu dois être grosse puisque tu es passée quarante semaines, que peut-être ça pourrait ralentir le processus un peu, mais dans le fond je n’y crois pas vraiment.

Je file à toute vitesse à partir de la sortie du boulevard des Forges Nord, je traverse le boulevard Parent et j’essaie de décrire tant bien que mal mon chemin à la dame du 911. C’est beaucoup trop de choses à gérer en même temps : je conduis, elle me pose des questions, j’essaie d’aider ta maman à contrôler la douleur, j’essaie de la rassurer (ou de me rassurer moi-même?).

Arrivées près du dépanneur du Rochon, ta maman me dit qu’elle sent que ça brûle. Ça y est, tu vas naître, plus aucun doute possible. J’arrête la voiture entre la rue et les pompes à essence et ton papa s’arrête derrière moi. Dans le chaos, je l’ai un peu oublié celui-là… Il sait que je parle au téléphone, quand il me voit arrêter, il comprend qu’il se passe quelque chose. Il sort de la voiture et vient nous rejoindre. Je suis toujours en communication avec le 911 et la dame me dirige : il faut baisser le dossier, mettre de la chaleur, enlever les sous-vêtements. Ta mère est soudainement très calme. Elle a décidé de t’accueillir comme il se doit. On voit déjà ta petite tête se pointer. Je me souviens m’être dit qu’elle semblait déjà rose et pas serrée du tout. Les gens du dépanneur sortent dehors mais ils restent à l’écart. Je pense qu’ils ne savent pas trop ce qui se passe. Il est 23 h 30 environ et ta sortie est imminente. La dame du 911 essaie autant que possible de comprendre notre location. Je n’arrive pas à lui dire le nom du fameux boulevard. Les ambulanciers nous cherchent sur des Forges. C’est la dame du dépanneur qui finit par me crier que c’est le boulevard des Chenaux.

En suivant les directives de la répartitrice, je mets mes deux mains autour de ta tête. J’essaie de soutenir du mieux que je peux le périnée de maman pour éviter que ça déchire. Je suis un peu inquiète pour toi. Et si tu ne respirais pas? J’aimerais bien que les ambulanciers soient là pour gérer l’après-accouchement. Quand la dame m’assure qu’ils sont tout près, je me concentre sur ta naissance. Après deux mini-poussées, ta tête sort d’un coup avec un flot de liquide amniotique. Je vois le cordon derrière ton cou et je vérifie tout de suite s’il est serré ou non. Soulagement, il n’est pas serré du tout. Je suis calme et je pense à faire comme dans le vidéo pour le passer par-dessus ta tête. Au moment où j’essaie de le faire passer, je sens que tout bouge, un grand frisson et tout ton corps sort doucement. À peine tes épaules passées, tu pousses un grand cri et tu deviens toute rose. Tu as un incroyable tonus, tu hurles à pleins poumons, plus aucune inquiétude, tu es magnifique.

Je te dépose sur maman, non sans t’avoir délivrée de ce cordon derrière ton cou. Vous faites connaissance. Ta mère te chuchote doucement que tout va bien pendant que ton père tourne en rond à l’extérieur de la voiture. J’aurais aimé qu’il participe plus, qu’il puisse lui-même t’accueillir. Tout s’est passé si vite! La dame du 911 me demande de trouver quelque chose pour te recouvrir. J’ai l’impression de ne plus avoir de cerveau. Heureusement, ton papa a la présence d’esprit d’aller chercher une jaquette dans la valise. Dire que j’ai tellement insisté pour que ta mère en achète une pour l’accouchement, tu seras la seule à l’avoir portée finalement!

Nous attendons calmement l’ambulance. Je sais que tout est parfait. Ta mère a soif et le dépanneur s’empresse de lui faire cadeau d’une bouteille d’eau. Les ambulanciers arrivent une minute ou deux après ta naissance. Je quitte donc la répartitrice du 911 qui m’a bien aidée. Ils sont très doux et très respectueux. Ils s’approchent en souriant et aspirent tes sécrétions (pour la forme). Ils réchauffent un grand drap pour pouvoir t’emmitoufler un peu mieux. Je suis un peu surprise de voir ta maman aussi en forme et rayonnante. Elle débarque elle-même de la voiture pour s’asseoir sur la civière avec toi, bien calée contre son sein. Ton papa est très ému. C’est beaucoup d’émotions en si peu de temps. Sa petite fille tant rêvée est enfin là.

Vous quittez tous les trois pour l’hôpital, j’irai vous rejoindre bientôt avec les bagages. Quand vous quittez, je demande des serviettes pour éponger un peu le lac de liquide amniotique dans le fond de ma voiture. Je dis adieu au sac de couchage de Rose, il prend la direction de la poubelle. Ce n’est pas grave… plus rien n’est grave en fait, je suis tellement fière. Je me fous de l’état de ma voiture (neuve et beige en passant!) Étrangement, c’est probablement l’accouchement le plus propre que je n’ai jamais vu. Pas une seule goutte de sang nulle part. Maman n’a pourtant pas reçu de précieux syntho pour la protéger d’une soi-disant hémorragie. Aucun massage utérin non plus. La naissance la plus douce qui soit.

Je prends la direction de l’hôpital comme sur un nuage. Je suis un peu inquiète de l’accueil que je vais recevoir, mais en même temps je m’en fiche un peu. Je sais que je n’ai rien à me reprocher et je ne veux pas gâcher un aussi beau moment : j’ai mis un enfant au monde! J’arrive là-bas avec assurance et je vous retrouve tout sourire, toi déjà en train de prendre ta première tétée. Tu es tellement belle. Tu sais déjà comment faire de toute évidence. J’ai hâte que le médecin arrive et s’occupe du placenta. Je ne voudrais pas que quelque chose tourne mal. Tout a tellement été si parfait. Le docteur Malmédy arrive et tout de suite, je sens que ça va aller. Elle est très calme, détendue et chaleureuse même. Aucun ton de reproche, l’atmosphère est à la fête! À ce moment-là, tout le poids du monde s’est enlevé de sur mes épaules. Je profite enfin du moment extraordinaire que je viens de vivre. Je n’arrive pas vraiment à réaliser l’ampleur de la chose. Le placenta sort sans encombre, tout est terminé, tout est parfait. On n’en finit plus de te regarder. Tu es toujours aussi belle. À la blague, je mentionne au médecin que je t’ai donné un APGAR : au moins 9 /10 (mais ta mère et moi on s’est entendues pour 10/10, seulement vu notre manque d’expérience, on s’est dit qu’ils ne nous croiraient pas!). Surprise, tu auras reçu mon APGAR finalement!!! Je resterai avec toi et ta maman jusqu’au petit jour. Ce sera une rentrée scolaire mémorable que celle-là.

Je voudrais te remercier et remercier ta famille de m’avoir permis de vivre ta naissance d’aussi belle façon. Tu sais parfois dans la vie, il y a de ces signes qui ne trompent pas. Je crois de plus en plus que tout ça était déjà écrit. Ta maman me disait souvent à la blague que si on traînait trop avant de partir pour l’hôpital, ce n’était pas grave puisque je n’aurais qu’à te mettre au monde à la maison! Étrangement aussi, elle me répétait qu’elle avait si hâte de vivre son accouchement avec moi, comme si j’allais être la seule de qui tout ça allait dépendre. Si je pouvais revenir dans le temps, je ne changerais absolument rien à ta naissance. Je suis fière de t’avoir accueillie avec mes mains d’accompagnante et tu auras toujours une place très très spéciale dans mon cœur. Tu ne seras sans doute pas une petite fille comme les autres ma belle Adèlie. N’oublie jamais cette belle histoire qui est celle de ta naissance, porte-la toujours en toi comme un beau cadeau de la vie.

Je t’aime,

Ta bonne fée! xxx

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